Alors que la guerre à Gaza se poursuit depuis plus d’un an, les dommages humains s’intensifient. Gaza détient désormais le triste record du plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde, avec plusieurs d’entre eux subissant des interventions chirurgicales sans même bénéficier d’une anesthésie adéquate, a dévoilé l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Selon les données fournies par l’UNRWA, près de 26.000 individus ont subi des blessures graves au cours des 14 derniers mois. En plus des victimes des bombardements, le personnel médical se trouve dans une situation déplorable, contraint d’assister à la mort de personnes atteintes de maladies curables, faute de médicaments et d’installations médicales adéquates.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne quant à elle qu’une personne sur quatre blessée pendant le conflit a subi des blessures aux conséquences dévastatrices, nécessitant des services de rééducation, notamment pour les amputations et les lésions de la moelle épinière.

Il est à rappeler que le 27 mai 2024, le Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies a indiqué qu’avant le déclenchement du conflit du 7 octobre 2023, 21% des ménages de Gaza avaient déclaré avoir au moins un membre de la famille en situation de handicap. Environ 58.000 personnes handicapées avaient été recensées dans la base de données officielle du Bureau central palestinien de statistique.

Ces chiffres sur les blessés dans l’enclave palestinienne interviennent alors que plus de 30 personnes auraient été tuées jeudi soir à Nuseirat. « Des images horribles montrent de jeunes enfants couverts de poussière et de sang dans les décombres d’un bâtiment effondré. La douleur et la souffrance quotidiennes sont devenues la norme », a déclaré depuis Nuseirat, Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA, lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève. Par ailleurs, les équipes médicales de l’UNRWA continuent de fournir des soins à une moyenne de 500 femmes enceintes et post-natales à haut risque chaque jour.

« Les médecins signalent qu’ils perdent chaque jour la vie de bébés prématurés en raison du manque de ventilation et de l’augmentation du nombre de bébés prématurés qui ont besoin d’un lait spécial qui n’est pas disponible », a ajouté Wateridge. Ce phénomène est également dû à la malnutrition des mères.

De plus, près de 19.000 enfants ont été hospitalisés au cours des quatre derniers mois en raison de malnutrition aiguë, chiffre qui représente près du double des cas rapportés durant le premier semestre. Cependant, les hostilités persistantes, notamment dans le gouvernorat nord de Gaza, assiégé depuis plus de deux mois, compliquent considérablement l’accès des patients traumatisés aux soins médicaux essentiels nécessaires à leur survie. L’accès aux services de base a également été sévèrement restreint, et dans ce contexte difficile, l’UNRWA demeure une bouée de sauvetage pour la population de Gaza.

L’agence représente plus de la moitié des personnes ayant bénéficié de services de santé depuis octobre de l’année précédente, ayant fourni environ 6,7 millions de consultations médicales dans la bande de Gaza, jusqu’au 1er décembre.

Néanmoins, les services de laboratoire de l’UNRWA se limitent actuellement à seulement trois tests sur les 35 disponibles avant le déclenchement du conflit. Près de 70% des fournitures médicales de l’UNRWA sont à des niveaux critiques, avec des stocks de moins d’un mois. Certaines provisions d’insuline ne seront disponibles que pour 7 à 10 jours, tandis que les seringues d’insuline sont en rupture de stock. De plus, des médicaments tels que l’insuline et d’autres fournitures sont bloqués à Al Arish.

L’UNRWA avertit que les réserves de médicaments dans ses centres de santé sont au plus bas, et qu’au moins 60 articles seront épuisés d’ici un mois. Les obstacles à l’accès, combinés au nombre restreint d’itinéraires sûrs et viables pour acheminer des fournitures dans la bande de Gaza, exacerbent une crise déjà alarmante, entraînant des pénuries de médicaments et de fournitures médicales essentielles à travers toute l’enclave palestinienne.